Paige dans tous ses états.

Je suis là immobile, plantée sur mes deux jambes. J'essaie de comprendre. Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Tout se bouscule dans ma tête. J'essai de laisser place à mes souvenirs. Je me trouvais dans l'atelier de mon père, dans notre chalet à Gstaad, en suisse. Je fartais mes skis, et oui j'ai l'une des plus belles descentes à faire demain. J'étais hyper fatiguée, les semaines sont dures en ce moment, il faut enchainer les compétitions, et les plus belles descentes de ski hors-piste. J'aimerais tellement briller enfin dans ma passion. J'avais donc du mal à garder les yeux ouverts. Je regardais mon petit tas d'affaires au pied de mon sac à dos. Il y avait quelques barres de céréales, une thérmos prête à être remplie de thé, une polaire de rechange, et mon casque - le masque acrroché dessus- dans lequel se trouvait un bonnet bleu à pompom. J'avais oublié ma paire de gants de rechange. Quand j'eus fini de farter mes plus larges planches - De la neige fraîche est prévue pour demain- . Je les cherchais désespérément.Je les avais enfin trouvés, ils étaient dans mon autre sac. J'étais accroupie pour remplir mon sac, presque tout était près, la pelle et la sonde était déjà dedans. Finalement je n'avais pas eu le temps, je me suis assoupie mes gants encore à la main.

Dailleurs, j'ai encore mes gants à la main. Je les pose par terre parce qu'il m'embarasse. Est-ce que je rêve ? Non, tout à l'air bien réel. Cet endroit est angoissant, j'ai du mal à garder mon sang froid. Il fait sombre, heuresement qu'il y a une fente dans le mur pour observer l'extérieur. Je pries pour voir un magnifique paysage enneigé. Non, c'est seulement une immense forét. Je suis dans un chateau ! Mais pourquoi ? J'entends une porte claquée. *baam* Mes jambes tremblent, je me retourne. Mais il n'y a rien de nouveau. Ah si, une lettre posée par terre attire mon attention. Je prends mon courage à deux mains, m'assieds par terre, près de mes gants, en espérant revennir chez moi. J'ouvre la lettre.

Mes yeux parcourent la lettre une première fois.Je lis entre les lignes. Je n'en comprend pas vraiment ce que tout celà veut dire. Mon coeur palpitte, mon estomac est noué. La peur s'installe encore un peu plus en moi. J'essai tout de même de ma calmer pour la lire de nouveau, et la comprendre. Pendant ma lecture, mes yeux se brouillent, quelques larmes tombent sur ce bout de parchemin. Ce n'est pas possible, si j'avais un don, je le saurais quand même. Je veux être comme les autres ! Je n'ai jamais demandé d'être différente. Je veux sortir d'ici, sortir de cet endroit horrible. Mais je sais lire, et la lettre dit que ne pourrais plus.

J'essai difficilement de sécher mes larmes. J'ai peur de tout ce qui m'attend. Toute ma vie s'est effondrée en l'espace de quelques secondes. Reverrais-je un jour le monde normal ? Reverrais-je mes amis ? ma famille ? Pourrais-je re-skier ? Il fait chaud dans cet endroit, je ne me sens vraiment pas bien. J'ai la tête qui tourne. J'ai du mal à respirer. Mais il faut que je me calme. Je m'allonge quelques minutes, je me recroqueville dans un coin de cette étrange pièce, serrant fort mes gants, -les seules choses qui me lis à ma vie, mon ancienne vie, à Gstaad- et la lettre que j'ai mise en boule. J'entends d'autres jeunes dehors, ils doivent avoir mon âge, ils ont l'air heureux. Ce n'est peut être pas si mal ici ? Qui sait ? Mon coeur bat de nouveau à vitesse normale, je vais mieux. Mais encore quelque chose me rend perplexe, quel est mon don ?